Les enjeux – La transformation au-delà des compétences nouvelles

Les changements nécessaires demandent un réel changement de paradigme, basé non seulement sur de nouvelles compétences, mais également sur une transformation profonde des narrations, des valeurs, des métaphores et des symboles qui structurent les modèles actuels.

Ce travail de fond conditionne l’accès à des modèles d’éducation dits humanistes qui privilégieraient la dignité humaine et le bien-être collectif, plutôt que la richesse, le pouvoir ou le statut.

C’est bien à ce niveau que la vision d’Edgar Morin prend toute sa brûlante actualité !

La conviction qui inspire nos actions   

Ce serait folie, naïveté, illusion fatale que d’espérer des changements de civilisation sans changer nos façons de penser. Un tel principe commence à être entendu, mais reste encore terriblement abstrait, suspect, voire transgressif et impertinent pour le grand public. Celui que je côtoie régulièrement, pourtant engagé dans des pratiques vertueuses, des actions humanitaires louables, des choix de santé naturelle, alimentation bio, de pratiques psychocorporelles épanouissantes ! Paradoxe : de tels choix risquent de donner la bonne conscience de faire sa part sans payer le prix de changements de rupture, en se contentant de changements de continuité. Il y a en effet un prix à payer. Celui du courage de trancher entre l’envie de changement largement exprimée et la sécurité des habitudes.

Le préalable pour passer à l’action   

Il s’agit bien de sensibiliser le plus largement possible le public à l’importance de cette culture générale humaniste. Edgar Morin la qualifie comme suit au regard de son impact :

  • Une culture de la paix qui nécessite l’enseignement de la compréhension d’autrui et l’enseignement des risques d’erreurs, d’illusions et d’intolérance qui naissent d’une connaissance unilatérale réductrice ou manichéenne
  • Une culture reliant sciences et humanités et qui donne toute sa place à l’esthétique.
  • Une culture qui demande une vigilance permanente pour affiner notre sens critique
  • Une culture qui articule action et réflexion en tenant compte des contraintes post-moderne rendant les décisions rationnelles impossibles : place au pari, à la flexibilité, à l’agilité, à l’art de faire quand on ne sait pas, etc.

La stratégie adoptée    

Rendre un tel objectif de sensibilisation opérationnel nécessitait de prendre diverses options

Formule aisée à mettre en œuvre

A l’initiative des intéressés, groupe d’étudiants ou autres. C’est la condition pour ne pas être bloqué par les inerties structurelles de la plupart des organismes de formation. Cinq ans sont déjà annoncés pour systématiser l’enseignement des paramètres essentiellement techniques éclairant la démarche de « transition ». Alors, une formule accessible facilement est indispensable : selon les modalités sa durée va d’une à cinq journées.

Formule souple au niveau du contenu

Ce n’est pas un ensemble de connaissances à acquérir mais l’inventaire de multiples sujets pouvant être utiles selon les parcours et les sensibilités de chacun

De manière pratique nous avons fait un premier choix de sujets fondamentaux dans un contexte de crise et d’urgence, pour donner toute son utilité aux autres formations « métier » et « compréhension de l’écologie ».

En outre, la pratique de ces formations depuis fin 2021 permet de continuer d’en affiner le périmètre

Formule originale, autogérée par les participants

Les participants restent libres

    • De leurs choix individuels visant à privilégier tel ou tel sujet
    • De leur feuille de route

Libres, mais pas abandonnés car de multiples formes d’accompagnement sont proposées pour éviter les abandons par découragement

Formule aisément reproductible

Quelques caractéristiques fondamentales   

Pas de vérités définitives, pas de solutions pour l’avenir, mais une dynamique pour permettre à chacun, le moment venu, de prendre les bonnes décisions dans un contexte d’incertitude. Cultiver la créativité, l’agilité pour agir quand on ne sait rien, ou si peu !

Formule ayant vocation à évoluer en étant autogérée, façon de répondre aussi à l’aspiration générale de devenir acteur de sa vie et de l’évolution de la société, de manière responsable et autonome. Devenir ainsi des citoyens avisés pour faire vivre de nouvelles structures sociales.

Avantages collatéraux de la sensibilisation   

Une telle initiation rapide intégrant de nouvelles logiques et références, procure ainsi aux étudiants la légitimité de remplir le rôle que le rapport Jouzel 2022 a prévu de leur confier comme co-auteurs de l’évolution des « cursus-métier » à la lumière des nécessités de la « Transition ». Sortir ainsi de l’impasse : attendre que les déclinaisons de la culture humaniste figurent dans ces nouveaux « cursus-métiers » pour être en mesure d’être des acteurs éclairés pouvant apporter leur contribution à la conception desdits cursus